Projet Archéologique de l’Archipel Saint-Pierre-et-Miquelon

Fouille de la Anse-à-Henry et exploration archéologique de l’archipel

 

 

 

Dates : 2019-2023 (Marchand et Auger)
2024 – en cours (Gómez Coutouly)

 

L’Anse-à-Henry et Saint-Pierre-et-Miquelon

À l’extrémité nord de l’île de Saint-Pierre (Saint-Pierre et Miquelon), face à l’île du Grand Colombier, l’habitat littoral de l’Anse-à-Henry se signale d’emblée par la concentration de vestiges archéologiques que l’on y rencontre. Sur plus de trois hectares, des structures d’habitation, des foyers et des aires d’activités témoignent d’occupations fréquentes, tant par les amérindiens (Archaïque Maritime / 3000-1200 av. J.C. et Tradition récente (0-1500 ap. J.-C.) que par des populations Paléo-Inuit (Groswater / 800 - 100 av. J.C. et Dorset / 100-900 ap. J.-C.) et des occupations saisonnières des pêcheurs à l’époque moderne. Entre 1979 et 1987, une équipe menée par Jean Chapelot a réalisé une étude de potentiel de l’archéologie, l’ethnologie et de l’histoire à Saint-Pierre et Miquelon. Durant cette mission, l’équipe a identifié le site de l’Anse à Henry, mais aucun sondage important n’a été réalisé à cette période. Par la suite, plusieurs chantiers de fouilles ont été menés à l’Anse à Henry par Sylvie LeBlanc entre 1999 et 2004. Ces travaux ont d’abord consisté en un vaste projet de petits sondages, mais deux zones de fouille de plus grande surface ont également été ouvertes.

 

Le projet Marchand-Auger (2019-2022)

Une quinzaine d’années après les fouilles de S. LeBlanc et J.-L. Rabottin, un état des lieux a été établi à la demande de la communauté de Saint-Pierre et du ministère de la Culture. La visite des lieux en novembre 2017 par un comité d’experts mis sur pied par la DRAC de Bretagne a révélé une érosion importante d’une partie du site archéologique de l’Anse-à-Henry. Gregor Marchand et Réginal Auger ont alors été sollicités pour entreprendre le sauvetage du site, afin de documenter ce qu’il en restait. Ce projet était directement destiné à alimenter le dossier pour une reconnaissance de l’archipel au titre de patrimoine mondial de l’UNESCO, piloté à l’heure actuelle par la Préfecture de Saint-Pierre et Miquelon. Rappelons que le thème central de la proposition UNESCO est de mettre en valeur le caractère exceptionnel des traditions liées à la pêche dans l’Archipel. De plus, ce projet a engendré la création d’une Carte Archéologique sous l’égide du Ministère de la Culture, puisque Saint-Pierre et Miquelon demeurait un des ultimes territoires nationaux qui en était dépourvu.

L’équipe de Marchand et Auger a établi un premier bilan géomorphologique et archéologique du site. Depuis 2019, l’équipe a entrepris divers types de travaux afin de mettre en place ce premier bilan, certains de ces travaux étant actuellement en cours :

- Télédétection sur l'archipel à travers l'analyse des données LiDAR.

- Suivi des effets de l’érosion marine sur les falaises du site de l’Anse à Henry.

- Reprise de la documentation des fouilles LeBlanc-Rabottin (années 2000).

- Étude géochimique des rhyolites de l’archipel

- Étude des charbons de bois (anthracologie) issus des foyers pré-Inuit

- Analyses géoarchéologiques

- Nouvelles datations par le radiocarbone

- Analyse des matières premières

- Étude technologique des industries lithiques amérindiennes et pré-Inuit

Suite au décès de Gregor Marchand, la direction du projet archéologique SPM est confiée à Yan Axel Gómez Coutouly en 2024.

 

Des traditions vues par l’industrie lithique

En raison de l’acidité importante du sol, seuls les outils lithiques et les aires de combustion permettent dorénavant de mieux saisir le rôle joué par l’Anse à Henry pour les populations qui y ont séjournées. Toutes périodes confondues, il y a une prépondérance de productions bifaciales (armatures, bifaces, etc.), même s’il y a également d’autres types de productions et d’outils (grattoirs, lamelles, perçoirs, racloirs, burins, percuteurs, éclats retouchés, etc.). Les roches taillées par les populations amérindiennes, Groswater et Dorset de l’Anse à Henry, pendant cinq millénaires, sont extrêmement diverses par leur aspect et leur coloris, mais elles correspondent toutes à des silicifications très homogènes, à grain très fin, qui permettent l’obtention de fils vifs destinés à trancher (armatures de projectiles, couteaux) ou à racler (grattoirs, racloirs). Les industries lithiques étudiées ici sont largement dominées par le débitage sur les rhyolites locales ou de Terre-Neuve.

 

Responsable
Yan Axel GÓMEZ COUTOULY UMR 8096 CNRS

 

Collaborateurs
Grégor MARCHAND (†) (UMR 6566 CReAAH)
Réginald AUGER (Université Laval, Québec)
Maureen LE DOARÉ (UMR 6566 CReAAH ; Archaïos)
Najat BHIRY (Université Laval, Québec)
Pierre STÉPHAN (UMR 6554 LETG-Brest)
Cédric BORTHAIRE (Lycée Emile Letournel, Saint-Pierre-et-Miquelon

 

Financements
Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne (DRAC)

 

Réseaux sociaux


 

 

Institutions scientifiques partenaires
Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP)