Río Bec

 

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Río Bec 1

Dates : 2002 - 2010

Problématique et résultats

Río Bec était célèbre au cœur du monde maya classique juste pour ses édifices à l’architecture spectaculaire et qui présentent plusieurs particularités, indices de l’existence d’un style régional spécifique. Plus qu’un site, ce qui implique la présence d’au moins un centre clair, Río Bec est en réalité une zone sans limites nettes, où des restes de résidences de toutes dimensions sont dispersés dans un paysage karstique au relief découpé par des chenaux de drainage temporaire. Entre les habitats, des vestiges agricoles (terrasses et talus linéaires de pierres, probables délimitations de parcelles) abondent. Les recherches (2002-2010) ont été centrées sur la reconstitution des spécificités de la société locale au Classique, et, notamment, lors de l’apogée du style architectural et iconographique régional (550-900 apr. J.-C.). Les aspects agricoles, économiques et somptuaires (pour ce qui concerne l’architecture), propres à la zone, ont aussi fait l’objet de recherches, parfois quantifiées. La problématique du statut politique du secteur a également été abordée. Seuls 3 groupes monumentaux sur le total des 77 identifiés peuvent avoir représenté des embryons de cités politiques, à trois périodes distinctes (fin du Préclassique, Classique ancien, fin du Classique récent). Les inscriptions sur les stèles de ces groupes suggèrent d’ailleurs qu’un même titre royal a été utilisé tour à tour dans les trois groupes. Mais aucun d’entre eux n’est parvenu à constituer le centre d’une entité durable d’envergure.

Le travail effectué a inclus des prospections à deux échelles (une micro-région de 100 kmet un secteur « nucléaire » de 159 ha), des descriptions architecturales et le relevé précis d’édifices bien conservés. Il a aussi compris des fouilles et des consolidations intégrales de trois groupes monumentaux (22 bâtiments dégagés, soit 51 pièces), des sondages dans 30% de toutes les unités d’habitat modestes ainsi que dans 100% des unités monumentales des 159 ha « nucléaires », dans 40% des groupes monumentaux des 100 km2 également. À partir des matériels ainsi recueillis des analyses chrono-céramiques et une étude lithique sytématique ont été développées, tout comme une typologie et une mise en hiérarchie des 129 unités résidentielles des 159 ha. Sur les vestiges agricoles d’un autre côté, les travaux ont permis de modéliser, pour le moment de l’apogée, le mode d’exploitation des parcelles de taille réduite qui se trouvaient autour des résidences. La production dans ces dernières, qui était de type intensif, permanent et devait s’apparenter à de la permaculture, pourrait avoir fourni l’essentiel des ressources alimentaires dont les habitants avaient besoin.

Principaux résultats

Etablissement d’une séquence chrono-céramique en 10 étapes (de 300 av. J.-C. à 1000 apr.) ;

  • établissement et datation de l’histoire du style architectural Río Bec (4 épisodes entre 550 et 1000) ;
  • reconstruction de séquences locales de construction de résidences et des dynamiques sociales au sein d’unités d’habitat ;
  • mise en lumière d’un système agricole local performant, mais aussi d’un fort isolement en termes d’échanges extra-régionaux à la période d’apogée ;
  • identification de tentatives successives avortées de mise en place d’un pouvoir royal.

Si un nouveau programme était lancé à l’avenir, il devrait être consacré à la chronologie de formation et d’abandon des trois groupes possédant des stèles royales, afin de mieux caractériser et dater les processus socio-politiques dont ils témoignent.

Travaux à réaliser

  • Publication en ligne des rapports annuels (2002-2010)
  • Publication des données céramiques