Des dizaines de milliers de peintures rupestres ornent les parois de deux sites perdus dans la forêt colombienne, Chiribiquete et la Lindosa. À cause de la guerre civile, ce trésor archéologique probablement vieux de 12 000 ans est longtemps resté méconnu du public comme des chercheurs. Son étude scientifique commence enfin.

Du rouge partout ! Une demi-heure d’ascension vers la falaise sur une pente extrêmement raide a cloué mon regard au sol, mais, parvenu sous la frondaison dissimulant le pied de la falaise, je peux enfin relever la tête. Mon champ visuel est alors brusquement empli par des dizaines de pictogrammes rouges répartis sur 30 mètres de paroi et 10 mètres de haut. Ces énigmatiques glyphes rouges représentent des vampires, des serpents, des oiseaux, des tapirs, des jaguars, des danseurs, des chasseurs… La variété des styles graphiques – personnages-bâtons, silhouettes à peine esquissées ou figurations très réalistes – suggère que des cultures variées ont contribué à cette œuvre complexe. Parfois, les motifs se superposent, preuve d’une réutilisation régulière du support rocheux qui, lisse et clair, semble avoir été préparé avant d’être peint…

 

 

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