NAVIGATION PATHS AND URBANISM IN THE BASIN OF MEXICO BEFORE THE CONQUEST

 

Résumé

La nature insulaire de la capitale aztèque, Tenochtitlan, est un aspect peu étudié dans l’appréhension de cet espace urbain unique, situé dans les hautes terres mexicaines de Mésoamérique. Au cœur de ce paysage culturel lacustre du Bassin de Mexico, cette insularité induit une connectivité et une continuité entre voies aquatiques et terrestres qui créent une harmonisation du trafic et des échanges aboutit au cours du Postclassique (900-1521). Bien que Cortés ait décrit cette ville comme la « Venise du Nouveau Monde », aucune étude spécifique et systématique des installations liées au transport aquatique n’a été réalisée.

Dans cet article, nous proposons de combler cette lacune grâce à l’étude des routes de navigation, conçues pour faciliter le déplacement continu des personnes et des marchandises à travers les nombreux canaux qui sillonnaient la capitale mexica. Ces canaux, identifiables au moyen de marqueurs anthropiques, répondent à différents besoins fonctionnels qui permettent de proposer un découpage et une hiérarchisation du plan d’urbanisme de Tenochtitlan. Nous parlerons de zones de transition (jetées, quais, zones riveraines), de zones de coordination (ports) et de zones d’activité (installations douanières, entrepôts, ponts, sites sacrés) qui seront définies et localisées à l’aide d’une méthodologie multidisciplinaire, basée sur des données archéologiques, des témoignages ethnohistoriques, des données iconographiques et des photographies du XIXème siècle.