• Huaca Amarilla, un espace funéraire andin unique dédié à l’inhumation de fœtus, de nouveau-nés, de nourrissons et de jeunes enfants du IXe au XVe siècle (Désert de Sechura, Pérou)

Huaca Amarilla, a unique Andean grave site dedicated to burials of foetuses, newborns, infants and young children from the 9th to the 15th century CE (Sechura Desert, Peru).

Lucie Dausse, Elise Dufour, Christine Lefèvre, Clarissa Cagnato, Belkys Gutiérrez, Segundo Vásquez et Nicolas Goepfert

Le site de Huaca Amarilla, situé dans le désert de Sechura au nord du Pérou, a livré un ensemble funéraire singulier utilisé entre le IXe et le XVe siècle. Il se compose de 112 individus immatures (70 provenant de contextes funéraires fouillés et 42 de vestiges dispersés) dont l’âge au décès a été estimé entre 24 semaines d’aménorrhées et 7 ans, et d’un seul adulte. La sélection d’une méthode fiable pour estimer l’âge au décès de la population inhumée est au cœur de la réflexion menée sur la relation entre les vivants et les morts afin de documenter la place des jeunes individus dans les sociétés Lambayeque-Sicán, Chimú, puis des Incas. La tradition d’inhumer avec soin des fœtus, des nouveau-nés, des nourrissons et des enfants en bas âge autour d’une plateforme à proximité d’une zone domestique pose la question des interactions entre les habitants du site et leurs jeunes défunts durant plusieurs siècles.

 

  • De l’interprétation des liens entre vivants et morts dans l’espace habité maya Classique

Interpreting ties between the living and the dead in Ancient Mayan living spaces.
Hemmamuthé Goudiaby

 

Il n’est pas toujours possible de distinguer, au sein d’un ensemble funéraire apparemment homogène, l’existence de différences statutaires entre les défunts. Pourtant, lorsqu’elles existent, celles-ci définissent souvent la manière dont les vivants interagissent avec les morts : comment ils les inhument, combien de temps ils s’en souviennent, quel pouvoir ils leur attribuent. Comment identifier archéologiquement ces distinctions et, surtout, leur donner du sens ? Les pratiques funéraires mayas, étroitement liées aux habitats dans lesquels les morts sont inhumés, obéissent à une grammaire spatiale dont on perçoit aujourd’hui encore les échos parmi leurs descendants. En associant observations archéologiques issues de cas concrets et données ethnographiques, il est possible de rendre partiellement aux défunts leur place dans une hiérarchie funéraire plus nuancée que la figure parfois omniprésente des « ancêtres » ne le laisse envisager.