Archéologie comparée des sociétés précolombiennes
24 septembre – 09:00 – 11:00
Séance d’introduction
Juliette Testard et Stéphen Rostain (CNRS-ArchAm)
Institut d’Art et d’Archéologie – salle 319
L’Amérique est le seul continent qui traverse toutes les latitudes, depuis les pôles jusqu’à l’équateur. Cela signifie qu’on y trouve tous les paysages possibles, depuis les étendues glacées jusqu’aux déserts de sel, depuis les montagnes volcaniques jusqu’aux forêts tropicales humides. Autant de situations qui posent des défis différents aux archéologues contraints d’adapter leurs méthodologies à chaque terrain. Les techniques de fouille ont aussi beaucoup évolué depuis trente ans. Là où autrefois on se contentait d’un ramassage de surface et de sondages d’un mètre carré, on conduit aujourd’hui de grandes fouilles de décapage ou des aires minutieusement dégagées. Des technologies novatrices, comme la prospection électro-magnétique ou le Lidar, révèlent des structures camouflées sous la végétation. Les vestiges eux-mêmes sont analysés avec des moyens allant de l’infiniment petit (phytolithe, grain d’amidon, pollen, minéraux, micro-charbon, etc.) à l’observation directe (3D, traces de fabrication ou d’usure, etc.). La spécificité des contextes américains dans lesquels les projets archéologiques sont menés (communautés autochtones) ouvre également la voie à une approche autre du champ archéologique. En somme, la panoplie de l’archéologue s’est considérablement étendue, avec parfois des orientations et des adaptations propres à certains pans de la recherche américaniste.