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Gaëlle Dias Ambelakiotis

 Doctorante

 

Se parer en Amazonie ancienne. Une approche archéologique, ethnographique et muséologique

 

Directeur de thèse : Stéphen Rostain

 

Résumé

Souvent caractérisés de « sauvages nus », les premiers habitants d’Amazonie sont en réalité vêtus d’ornements de toutes sortes, composés de pierre, de bois, de plumes et tout autre matériau. Ces ornements répondent à toute une série de croyances, de façons de percevoir le monde et de se percevoir soi-même en tant qu’individu, mais aussi en tant que groupe social et culturel. Parfois fabriquées à partir de techniques très développées, beaucoup de ces parures corporelles finissent en Europe, rapportées par les colons et explorateurs. Rapidement, elles intègrent les cabinets des rois, les cabinets de curiosités et les collections des musées par la suite. L’image du « sauvage nu » se transforme alors en l’image du « sauvage » vêtu de plumes. En plus des différentes parures de plumes, de coquillages, perles et bois, l’ornementation corporelle amazonienne se caractérise par un usage accru de peintures corporelles, tatouages et même scarifications. Ensemble, tous ces éléments composent ce qui est appelé un langage visuel (Ribeiro 1978) et reflètent une ontologie, un système de croyance mais aussi une organisation et une hiérarchie sociale, matérialisés sous différentes formes et particularités selon le groupe culturel concerné.

Ainsi, nous pouvons identifier trois catégories dans l’ornementation corporelle amazonienne ancienne : les ornements fabriqués en matériaux durables tels la pierre, la céramique ou le coquillage ; ceux en matériaux périssables comme la plume ou le bois ; les peintures corporelles composées de différents pigments. Le premier peut être retrouvé en contexte archéologique ; le deuxième ne survit aujourd’hui qu’au travers des pièces rapportées par les colons qualifiées d’ethnographiques ; le dernier est invisible aujourd’hui sous sa forme originelle mais survit cependant au travers des peuples actuels mais aussi par les iconographies présentes sur des objets archéologiques. Comment produire alors une étude complète et reconstituer entièrement le langage visuel corporel amazonien ancien ?

Concentrée sur la région du bas Amazone, cette étude envisage une catégorie d’objets qui constituent une partie majeure du patrimoine historique et culturel brésilien. Également, elle envisage l’étude de ce patrimoine ancien dans l’optique de valoriser le patrimoine contemporain, où les parures corporelles traditionnelles et leurs usages vivent au travers des peuples autochtones de nos jours, constituant en ce sens un véritable patrimoine vivant.

 

Cursus universitaire

Depuis 2023 - Doctorat en archéologie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, ED 112, UMR 8096 Archéologie des Amériques

2022-2023 - Master 2 Patrimoine et Musées, parcours Histoire du Patrimoine et des Musées (finalité recherche), spécialité Archéologie des Amériques, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

2021-2022 - Master 1 Patrimoine et Musées, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

2018-2021 - Licence histoire de l’art et archéologie, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

 

Domaines de recherche

  • Archéologie de l’Amazonie
  • Cosmogonies et ontologies amazoniennes
  • Ornementation corporelle et conception du corp amazonien
  • Patrimoine culturel et muséologie
  • Iconographie
  • Ethnohistoire

 

Financements

2018-2023 - Bourse Excellence Major, Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE).