Camille Viot

 

Résumé 

Depuis le 18^e et du 19^e siècle, l’utilisation de couteaux à tranchant transversal semi-lunaire par des femmes Inuit, Inupiat, Yupiit, Yupiget, Unangax et Alutiit/Sugpiat a été décrite du sud-est au Nord de l’Alaska, sur l’île de Saint Laurent et dans la Tchoukotka, dans les territoires septentrionaux Canadiens et au Groenland dans les sources ethnographiques et ethno- historiques. Ces outils, appelés «ulu » dans plusieurs des langues Inuit et en Inupiaq, sont généralement décrits comme des couteaux dont la lame en ardoise polie ou en métal de forme semilunaire ou semi-circulaire est associée transversalement, de manière directe ou indirecte, à un manche en bois ou en matière dure animale. Ils peuvent être employés lors de la boucherie des mammifères marins et du caribou, la préparation et la découpe des poissons, le traitement des peaux de phoques, de caribou, et d’ours ou encore les travaux de couture. Ces couteaux sont aussi retrouvés sur des sites archéologiques en Alaska, au Canada et au Groenland sous la forme de lames, de manches, de pièces intermédiaires ou de miniatures. Les couteaux retrouvés sur les sites archéologiques et présents dans les collections ethnographiques sont caractérisés par une importante variabilité, tant au niveau de la forme et de la dimension de la lame et du manche que des caractéristiques du système d’assemblage. Ces couteaux restent encore utilisés aujourd’hui dans la plupart des communautés autochtones des régions arctiques et subarctiques, sous la forme d’outils mais également d’images.

L’objectif principal de ma thèse est de comprendre ce qui caractérise l’outil et ses modalités d’usages à travers le temps en les mettant en parallèle avec les dynamiques qui marquent la société groenlandaise. Il s’agit en d’autres termes de comprendre à travers l’étude du ulu, des fonctions et fonctionnements de cet outil et de ses représentations comment celui-ci s’inscrit dans certaines dynamiques techniques, économiques, sociales, politiques et culturelles au Groenland, de la fin de la période Thulé/Inuit à la société contemporaine groenlandaise. Quelles ont été et sont les caractéristiques du couteau ulu en tant qu’outil et en tant qu’image

? Quels ont été et sont les différents espaces et contextes d’utilisation associés à l’outil ? Que nous apprend l’évolution ou la persistance de certains contextes d’utilisation ? Quelle est la signification des différents types de représentation du ulu ?

Ce projet combine à la fois des approches archéologiques et anthropologiques. Il implique l’étude de ulu issus de collections archéologiques et ethnographiques, l’étude de photographies et de films, l’étude d’archives et de la littérature ethnographique, l’étude de différentes représentations de l’outil, de l’observation participante et des entretiens individuels.

 

Domaine de compétences

Archéologie et anthropologie des techniques

 

Enseignements

ATER à l’université Paris 1 – Panthéon Sorbonne en 2019-2020 et en 2020-2021

• CM et TD « Préhistoire et Archéologie du Grand Nord de l’Amérique »
• Séminaire « Monde Arctique »
• CM et TD « Archéologie et Art du Pacifique Nord »

 

Publications

VIOT Camille “Tous semblables, tous différents ”, Les nouvelles de l’archéologie, 141 | 2015, 50-55.