Les Andes
Les Andes est un terme qui, pris dans son acceptation culturelle, ne se limite pas à la seule cordillère des Andes. Divisée entre Andes septentrionales (Colombie, Équateur), Andes Centrales (Pérou, Bolivie, Nord du Chili et Nord-Ouest argentin) et Andes méridionales (entre le Nord du Chili et la Patagonie), elle englobe un ensemble bien plus vaste de milieux qui constitue une mosaïque environnementale unique au monde.
Dans les Andes centrales, si la cordillère domine le relief du continent, l’emprise géographique est bien plus large et inclut également la côte désertique qui longe l’océan Pacifique. Le peuplement ancien de la région est marqué par la présence des premiers groupes de chasseurs-pêcheurs-cueilleurs qui ont occupé la cordillère des Andes et la côte Pacifique depuis au moins 12.000 ans. Les Andes centrales sont le lieu de l’émergence d’une diversité culturelle importantes où de cultures complexes (Valdivia, Chavín, Mochicas, Tiwanaku) voient le jour jusqu’à l’expansion de l’empire inca. Ces cultures ont mis à profit la complémentarité des étages écologiques andins pour échanger ressources et matières premières sur de longues distances. Cette aire se démarque aussi par le développement de phénomènes et de processus techniques innovants comme la domestication animales et végétale (pomme de terre, haricot, tomate, camélidés, cochon d’Indes), une architecture monumentale précoce, la construction de grands sites civico-cérémoniels, le développement d’ouvrages hydrauliques ou encore ou une métallurgie de l’or, de l’argent et des alliages cuivreux.
Ainsi, lorsque Francisco Pizarro capture en 1532, à Cajamarca, l’empereur inca Atahualpa, il met fin à un jeune empire qui s’était construit après des millénaires d’adaptations aux différents milieux, d’innovations techniques, économiques et de développements culturels. Ce nouvel ordre succède à une histoire plurimillénaire où plusieurs sociétés hiérarchisées ont exercé un contrôle politique à plus ou moins grande échelle, et différents types d’organisation ont été mis en place selon les lieux et les moments : entités dominant une ou plusieurs vallées, chefferies, royaumes, États centralisés. Avec ces sociétés sans écriture, les seules sources disponibles pour en restituer l’histoire sont les données archéologiques, environnementales et dans une certaine mesure ethnohistoriques.